24 septembre 2009

Livre: "Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates" par Mary Ann Shaffer & Annie Barrows


Ecrit par:
Mary Ann Shaffer & Annie Barrows

Le pitch:
Juliet est une jeune écrivain anglaise, que les heurts de la guerre ont meurtris, sa soif d'écrire s'en est allée avec eux. Sa chronique d'Izzy a pourtant connu un grand succès populaire. Elle qui tournait au ridicule tous ces petits riens du quotidien pour dire aux gens que même si les temps étaient rudes, la vie continuait et la lutte devait reprendre.
Mais à l'orée de la guerre, Juliet est aussi désolée que Londres, sous les gravas, la peine, la rancoeur, la tristesse; elle cherche à mettre son talent au service d'une oeuvre, d'un sujet qui lui tiendrait à coeur. Un jour, elle reçoit une lettre d'un certain Dawsey de Guernesey, qui lui apprend qu'il a récupéré un de ses anciens livres de Charles Lamb et qui aimerait correspondre avec elle, pour en savoir plus sur lui, la littérature, le continent après guerre. Ils vont alors évoquer ensemble le cercle des amateurs de tourtes aux épluchures de patates qui sévit sur l'île, et chaque membre va alors raconter sa vision de la guerre et de la vie à Juliet, qui trouvera bien plus qu'un sujet de roman grâce à cela, elle trouvera l'amitié et l'amour!



Critique-tac:
Mon Dieu ce que ça fait du bien de pouvoir lire des livres comme ça, 400pages qui se dévorent en 3heures. Un pur régal pour l'imagination et la tête!
On s'attache à tout dans cette histoire, aux gens, aux lieux, aux sensations.
Le style épistolaire revêt ici ces plus beaux atouts pour nous raconter la liaison entre Juliet et l'île, entre Juliet et ses amis continentaux, entre Juliet et ses amis insulaires, entre Juliet et Dawsey, entre Juliet et Kit et surtout entre Juliet et Elizabeth. C'est évidemment le meilleur procédé pour rentrer à l'intérieur de la pensée des personnages, puisqu'on a tendance à plus se livrer à l'écrit. C'est comme un journal intime, une pensée pour chaque être, une relation particulière qui se noue au fil de l'aventure.
On a envie d'en savoir toujours plus, que chaque habitant de l'île prenne sa plume pour exprimer sa façon de voir les choses, son vécu, son passé et son présent.
La première partie nous évoque la relation longue distance entre Juliet, notre héroine adorée, un brin foldingue, mais pleine de vie et de liberté, éprise de grands voyages et de chamboulements et ces gens bizarres qui vivent de l'autre coté de la Manche. La seconde partie l'emmène enfin sur l'île, sur SON île. Et le comble, c'est que, nous aussi on croit que Dawsey, Amelia ou Isola sont devenus nos amis puisqu'ils nous ont livrés leurs secrets et quand Juliet arrive, on arrive avec elle.
Je me suis personnellement sentie en osmose avec les personnages et les lieux.
Et tout le côté historique- la dureté de la guerre et de la vie en ce temps-là, la façon dont l'occupation a été faite sur cette île, dont les habitants ont du lutter pour survivre, malgré les allemands, malgré la faim, malgré la méconnaissance de ce qui passait ailleurs et de leur éventuelle libération, tous ces détails de l'Histoire, qui sont ici l'HISTOIRE -ne fait que renforcer l'aventure humaine et nous fait découvrir la bonté humaine quelle qu'elle soit!
J'ai vibré. J'en veux encore!

J'aime:
  • les lettres
  • Juliet, la littéraire rêveuse à grand caractère et au grand coeur
  • Dawsey, le reservé fort d'esprit
  • Kit, le bébé sauvageon bien élevé
  • Amelia, et sa douce dureté
  • Isola et sa folie saugrenue
  • Elizabeth, le fantôme qui a créé ces gens
  • Christian, le père de Kit, qui montre le bon côté de l'être humain
  • Eben et Eli, réunis pour le meilleur
  • Sidney et Sophie, amis de toujours et pour toujours
  • Oscar Wilde et son histoire déroutante
  • Charles Lamb que je vais découvrir ce soir
  • le cercle littéraire des amateurs de tourtes aux épluchures de patates tout entier que j'ai envie d'intégrer et avec qui j'ai envie de débattre jusqu'à pas d'heure.

21 septembre 2009

Livre: "La maison des lumières"par Didier Van Cauwelaert

Ecrit par:
Didier Van Cauwelaert

Le pitch:
Jérémie Rex aime Candice depuis toujours. Mais elle ne ressent plus la flamme du début.
Leur séparation provisoire envoie Jérémie sur les lieux de leur rencontre, un tableau de Magritte qui a vu leur amour naître.
Quand il entre dans ce musée à Venise, qu'il découvre la toile, il la voit différemment. Les lampes de la maison s'éteignent et il est entrainé à l'intérieur du tableau.
Une expérience de mort imminente plus tard, il se réveille, bien décidé à retrouver la femme qu'il aime et à comprendre pourquoi ce tableau lui a parlé.

Critique-tac:
Didier, c'est un peu mon chouchou littéraire depuis 5/6 ans. J'aime son style, j'aime son imagination débordante, et dans tous les cas, il m'a rarement déçu!
Le seul problème, c'est que , dans le choix de ces sujets, il promet toujours de nous emmener très très loin... et d'un coup d'un seul, il coupe court à notre envie de voyager avec lui en mettant un point final à son oeuvre... trop tôt! Ici c'est encore le cas. Quand Jérémie fait enfin la connaissance de Martha en dehors du tableau, que le mystère est résolu, on a encore envie de faire un bout de chemin avec eux, d'en comprendre plus et pouf... FIN! C'est dommage!
L'avantage qu'on a aussi, c'est de découvrir une toile, que personnellement je ne connaissais pas du tout "La maison des lumières" de Magritte! Bizarrement, on se sent pris à contre-pied tant le tableau paraît réaliste et le livre complètement surréaliste. Mais quand on en sait un petit peu sur l'univers de Magritte, son côté dadaiste-surréaliste-déjanté, on comprend mieux le choix de l'auteur et l'esprit surnaturel qui règne sur le livre.
Objectivement, ça ne reste quand même pas le meilleur opus du maître DVC. La nuit dernière au XVè siècle m'avait bien plus transportée.



















J'aime:
  • le côté fonceur de Jérémie
  • Martha dans le tableau, crue sèche et vraie
  • le style littéraire toujours soigné.